Samuel Luisier - Vigneron encaveur
Le petit dico viticole
Hello Samuel, merci pour l’accueil dans les vignes de Buitonnaz, et en plein pendant les vendanges !
Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?
Ça marche !
Alors je m’appelle Samuel Luisier, j’ai 26 ans, je suis viticulteur – enfin, vigneron-encaveur maintenant depuis 3 ans.
Ici on se trouve au cœur du domaine de Buitonnaz, c’est une entité d’environ trois hectares que j’ai pu créer au fil des années. Une partie des vignes sont en location, une autre partie en propriété.
Quelle est ton activité viticole préférée ?
Je pense que mon activité viticole préférée c’est (et ça restera) les vendanges. C’est la consécration d’une année de travail à la vigne. C’est aussi à ce moment que tu prends la décision la plus importante pour deux ans de travail – une année à la vigne et une année en cave.
Car derrière il y a un deuxième travail qui s’enchaîne : celui des vinifications. Et là, tu vois chaque année un millésime nouveau renaître et c’est… c’est juste fabuleux quoi ! Tu t’habitues jamais, il n’y a jamais rien de similaire, chaque année est différente.
Tu peux vendanger un petit peu trop tôt et manquer de maturité ou trop tard et manquer de fraîcheur. Du coup, cela demande un énorme suivi et ça, c’est fantastique.
Et peux-tu nous expliquer ton parcours professionnel ?
A la base, je rêvais de faire le métier d’agriculteur. En grandissant, mes parents m’ont expliqué qu’il s’agissait d’un métier difficile et que c’était mieux de faire quelque chose d’autre avant. J’ai coupé un petit peu la poire en deux et j’ai fait mécanicien agricole. Depuis tout petit, j’ai toujours été passionné par la mécanique et puis les engins, les machines.
A la fin de ces quatre ans de formation, un ami de la famille est venu me trouver et m’a proposé de faire un stage dans son entreprise de viticulture. Et puis là, ça a été le déclic. Donc finalement, je suis arrivé à ce métier par une rencontre. J’ai terminé mon CFC de viticulteur et j’ai décidé de ne pas en reste là mais d’aller à Changins pour enchaîner sur un brevet de caviste que je suis en train de terminer aujourd’hui. J’ai donc la chance d’avoir une formation sur trois axes qui sont passablement complémentaires.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le métier de viticulteur ?
Ce que j’aime dans mon métier, c’est tout ce qu’on ne maîtrise pas. Tout ce qu’il y a, ce sont des choses sur lesquelles on n’a pas de pouvoir, qu’on ne peut pas maîtriser. Il faut juste accepter.
Quel est le mot qui te vient à l’esprit quand on te dit « viticulture » ?
Si je devais définir le métier de viticulteur en un mot, ce serait
« rencontres »
Parce que la viticulture, bien sûr ça se rapporte à un végétal qui pousse. C’est la nature, c’est la vie. Mais il y a des gens qui travaillent cette vigne. Il y a le raisin, puis le vin, et finalement le point comment à toutes ces étapes… c’est l’humain, ce sont les rencontres, les liens qui se tissent – que ce soit avec les collaborateurs ou les clients qui parfois deviennent des amis.
Un mot de la fin ?
C’est un métier qui est rude, qui demande beaucoup d’investissement, mais en retour qui apporte une énorme satisfaction. Tu es fier de ce que tu fais et ça va bien plus loin que de simplement travailler la terre – les possibilités sont énormes. Notre vision, c’est celle du lien entre les gens, des rencontres – c’est peut-être ça qui change de la vision qu’avaient nos grands-parents.
Par exemple, on a eu l’idée depuis le départ de l’année de créer sur ce long plat derrière nous un concept qui est bien connu – celui des tavolatas. Du coup, on commence à se lancer au-delà des vinifications et de la viticulture dans l’accueil des gens et puis un peu dans l’œnotourisme.
La viticulture, ce n’est pas juste la production du raisin… Cela va bien au-delà.