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Eric Germanier - Pépiniériste et viticulteur

Le petit dico viticole

Entrepreneur
Pépiniériste

Salut Éric, merci de prendre un moment pour nous parler de tes deux métiers.

Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je m’appelle Eric Germanier, je suis pépiniériste et viticulteur à Conthey. Je suis également Président de la Fondation Vitis Aequitas (la Fondation à l’origine de cette campagne pour la promotion de la relève).

Et peux-tu nous expliquer ton parcours professionnel ?

Je suis arrivé dans ce métier car j’ai baigné dedans depuis tout petit. Mon père était déjà vigneron et pépiniériste. J’ai commencé par l’École d’agriculture, où j’ai fait un CFC en 1988, puis j’ai enchaîné avec un diplôme de viticulteur en 1989 et un papier en œnologie en 1992. Et j’ai ponctué tout ça par une maîtrise en 1997 !

Et ben, quel parcours ! Mais du coup, qu’est-ce qui te plaît le plus dans le métier de viticulteur ? Tu évoquais l’entrepreneuriat ?

Alors ce que j’aime le plus dans ce métier, c’est créer. En partant tout petit, j’ai pu créer un domaine au fil des années, mettre en place ma vision. Pour ce qui est du côté entrepreneur du métier, je trouve qu’on a vraiment l’occasion de façonner son entreprise. Et ça continue !

Si je prends ma situation, j’ai acheté ma première vigne lorsque j’avais 16 ans – une parcelle de 1000 mètres carrés. C’est donc mon père qui a signé l’acte ! Aujourd’hui, on a 22 hectares de vigne. Donc pendant ces 35 ans d’évolution, j’ai eu l’occasion de penser et d’avoir une vision. Et c’est ça qui est le plus important dans le métier d’entrepreneur, c’est d’avoir une vision ! Cela veut dire savoir ce qu’on veut faire, où on veut aller.

Il y a une autre chose que j’aime vraiment dans ce métier, c’est les gens, c’est travailler avec mon équipe. En saison, on a 16 personnes et 8 personnes qui travaillent à l’année. Ce que j’aime, c’est tous les matins les voir, travailler avec eux, mettre en place une stratégie et leur apprendre des choses, leur transmettre un savoir.

Qu’aurais-tu envie de dire aux jeunes qui souhaitent se lancer dans ce métier ?

Le métier de viticulteur est très varié et offre de nombreuses possibilités et opportunités. A chacun de choisir la voie qui lui convient !

Actuellement, on est dans une situation où il va y avoir beaucoup d’opportunités. Il y a un changement générationnel, et il y aura donc non seulement des places à prendre mais pour ceux qui souhaitent entreprendre, également des visions à mettre en place dans ce vignoble.

Mais pour les personnes qui n’ont pas vocation à être chef-fe d’entreprise, elles peuvent devenir des ouvriers et ouvrières viticoles qualifiées par le biais d’un CFC, se perfectionner par un brevet pour devenir chef-fe d’exploitation ou de culture, ou même aller plus loin avec une maîtrise pour devenir responsable d’entreprise.

Pour les personnes qui préfèrent la cave et les vins, les étapes sont les mêmes. Ces personnes peuvent se diriger vers un CFC de caviste, puis devenir chef-fe de cave grâce à un brevet, puis une maîtrise.

Toutes ces personnes peuvent compléter leur formation par un Bachelor en œnologie ou un diplôme supérieur en viticulture.

En plus de ton métier de viticulteur, tu es pépiniériste. Mais en quoi cela consiste exactement et comment se former dans ce milieu ?

Là c’est un peu différent. Il n’existe pas vraiment de formation officielle. C’est un peu un métier qui s’apprend « sur le tas », avec un pépiniériste. C’est une autre possibilité qui existe pour les personnes qui aiment le travail de la vigne. On a 25 pépiniéristes en Suisse (seulement 2 en Valais) et on connaît des jeunes qui se sont installés suite à une formation avec un pépiniériste, qui ont ensuite repris l’entreprise.

Si tu devais définir le métier de viticulteur en un mot, ce serait… ?

Si je devais définir mon métier en un mot, ce serait

« liberté»

On a la liberté d’entreprendre, la liberté de graviter dans la nature et de travailler au rythme des saisons. La liberté de penser aussi, car c’est un métier qui laisse beaucoup de temps à la réflexion.

Un mot de la fin ?

Comme je l’ai dit, ce métier laisse beaucoup de temps à la réflexion. Lorsqu’on est en train de tailler ou d’effectuer d’autres activités répétitives, on a vraiment l’occasion de laisser son esprit aller, de penser à autre chose. On peut par exemple réfléchir à la mise en place de la stratégie pour son entreprise ou à beaucoup d’autres choses.

Et ça, au niveau de la tête, c’est quelque chose qui est vraiment extraordinaire pour moi !